Quand Babelio, à travers son opération
Masse critique, m’a proposé de lire Signe de vie, je n’ai
pas hésité une seconde. Un, il s’agit d’un de mes thèmes de
prédilection. Deux, Dos Santos est un génie du roman
historico-scientifique. J’ai adoré, entre autre, La formule de
Dieu. Le troisième volet de cette trilogie sciento-métaphysique
ne pouvait que m’exciter.
Le seul bémol à mon enthousiasme
était lié à un livre que j’avais aussi énormément apprécié :
Contact, de Carl Sagan, l’un de mes livres préférés. Je
n’avais qu’une crainte, que ce soit un remake de cet excellent et
incomparable roman… Comment Dos Santos allait-il s’en sortir avec
un roman de science-fiction aussi ambitieux ?
Avec la réception du message
extraterrestre par les radiotélescopes du SETI, le début de Signe
de vie est très analogue à celui de Contact. Fort
heureusement, le scénario diverge rapidement et l’auteur nous
emmène dans son monde à lui, à la limite entre la science et la
métaphysique, avec en toile de fond, la concurrence entre la mission
américano-cino-européenne et les russes.
Grâce à ses qualités de
cryptanalyste et de linguiste, Tomas Noronha est convié à partir
dans l’espace à la rencontre des extraterrestres. Il est le seul
non-astronaute à faire partie de l’équipage et devra comme les
autres participer aux trop courtes préparations physiques et
matérielles de la mission. En plus des incertitudes liées à la
rencontre avec les extraterrestres, il y a des complications avec le
comportement des russes. Il faut attendre la seconde partie du
bouquin pour enfin s’envoler dans l’espace, mais les discussions
passionnantes qui agrémente le récit nous font patienter jusque-là.
Des extrapolations sur la vie extraterrestre, à quoi peuvent
ressembler des extraterrestres complexes et intelligents, le débat
de la vie sur Mars, l’apparition et l’évolution de la vie, la
présence de la vie biologique et intelligente ailleurs que sur notre
planète. Il est bien-sûr question des théories de Darwin, ainsi
que de la controverse de l’intentionnalité de l’univers. C’est
un livre qui invite à la réflexion.
D’un côté, il y a les
démonstrations scientifiques et philosophiques, de l’autre, la vie
des astronautes au jour le jour, des détails du quotidien, lors de
leur préparation et dans la navette spatiale Atlantis. Un soucis du
détail qui rend les scènes très réalistes.
Il est difficile de parler plus
longtemps du roman sans en dévoiler la clé. Des brides de
dénouement sont prévisibles, d’autres au contraire très
surprenantes. Ce que je peux dire, sans trop d’indiscrétion, c’est
que les tâches rouges visibles sur la couverture du livre m’avaient
intriguées. Disons qu’elles ne sont pas fortuites…
J’aurai voulu mentionner que ce livre
se lit d’une traite, tellement une fois qu’on y est entré, on ne
peut plus le lâcher. Mais vu le pavé qu’il représente, 700
pages ! ce ne serait pas très crédibles. Disons que le long
pont de mai m’a bien aidé.
En conclusion, Signe de vie
tient la comparaison face à Contact. Tout en ayant réussi à
rester loin des clichés du bon ou méchant extraterrestre, il est
tout aussi documenté, réaliste et ancré dans les dernières
hypothèses scientifiques du moment. Mais au fond de moi, malgré
tout le plaisir que j’ai eu à lire ce roman de Dos Santos, je
préfèrerai, encore et toujours, celui de Carl Sagan.